Fondée au VIIe siècle, l’Abbaye de Saint-Riquier, protégée au titre des Monuments
historiques,
est l’un des plus beaux joyaux historique et architectural du patrimoine samarien.
Haut lieu de rayonnement religieux, culturel et intellectuel depuis le Moyen Âge, l’Abbaye
continue d’incarner
cet héritage en accueillant entre ses murs le Centre culturel, propriété du
Conseil départemental de la Somme depuis 1972.
Selon la tradition, l’Abbaye fut fondée
vers 625 par saint Riquier, un laïc converti à la vie religieuse, dans sa jeunesse,
par deux moines irlandais. Entre la fin du VIIIe et la fin du
IXe siècle, c’est-à-dire à l’époque carolingienne, elle fut un grand
centre religieux, culturel et intellectuel, notamment après sa reconstruction à
l’initiative de l’abbé Angilbert, un proche de Charlemagne qui vint fêter Pâques à
Saint-Riquier en 800.
Attaquée et incendiée par les Vikings en 881, l’abbaye entra ensuite dans une
période de déclin qui dura environ un siècle. Les abbés du XIe siècle
s’efforcèrent de lui rendre sa grandeur passée mais elle fut détruite par l’incendie
provoqué en 1131 par Hugues III Candavène, comte de Saint-Pol, alors en guerre
contre des seigneurs rivaux.
Dans la seconde moitié du XIIIe siècle, l’abbé Gilles de Machemont
entreprit de reconstruire l’église abbatiale dans le style gothique, comme le montre
le chœur actuel qui date de cette époque.
Entre le début du XVe et le milieu du XVIe siècle,
l’abbaye connut plusieurs incendies à chaque fois suivis par des phases de
reconstruction. C’est de l’une d’elle, au début du XVIe siècle, que date
la façade actuelle, magnifique exemple de style gothique flamboyant.
Dans la seconde moitié du XVIIe siècle, sous l’abbatiat de Charles
d’Aligre, l’abbaye fut restaurée et rejoignit la congrégation de Saint-Maur, dont
les moines étaient réputés pour leur érudition, en 1660.
Touchée par un nouvel incendie en 1719, puis vendue comme bien national pendant
la Révolution, en 1791, elle échappa cependant à une destruction totale car l’église
abbatiale devint l’église paroissiale de Saint-Riquier.
Finalement rachetée par le diocèse d’Amiens, l’abbaye fut restaurée au cours du
XIXe siècle et accueillit un petit séminaire de 1828 à 1906, puis de 1926
à 1952. Elle servit d’hôpital militaire pendant les deux guerres mondiales puis
devint le siège de la congrégation des Frères auxiliaires du clergé en 1953.
Devenue propriété du Conseil départemental de la Somme en 1972, l’abbaye
accueille le festival de Saint-Riquier, depuis 1985, pour le plus grand plaisir des
mélomanes. Depuis 2012, elle abrite également un centre culturel départemental
proposant une programmation riche et de qualité.
L'abbaye de 1400 ans construite par Charlemagne - Nota Bene
Saint-Riquier, la renaissance d’une abbaye - France 3 Hauts-de-France
Classée monument historique en 1840,
l’abbatiale de Saint-Riquier est particulièrement renommée pour sa façade édifiée au
début du XVIe siècle dans le style gothique flamboyant. Dominée par une
tour-clocher haute de près de 50 mètres et encadrée par deux tourelles d’escalier,
la façade comprend trois portails admirablement sculptés, en particulier le portail
central. Sur le tympan de ce dernier figure un arbre de Jessé, représentation
symbolique de la généalogie de Jésus. Au-dessus du tympan, on peut voir sur deux
registres, de part et d’autre d’une statue de la Trinité, plusieurs apôtres et deux
abbés. À l’intérieur du gable, reconnaissable à sa forme triangulaire, est sculpté
le Couronnement de la Vierge. Plus haut encore, au niveau des cloches, sont
représentés saint Michel, Adam et Ève, et les prophètes Moïse et David.
L’intérieur de l’abbatiale est tout aussi intéressant que la façade. La nef,
haute de près de 25 mètres, frappe par sa blancheur et sa luminosité. Sur les deux
piliers soutenant la tribune d’orgue, on remarque deux grandes statues représentant,
pour l’une, saint Christophe traversant un torrent et, pour l’autre, saint Jacques
le Majeur. L’orgue, qui date du XVIIIe siècle, comprend trente jeux. Une
grille en fer forgée datant du XVIIe siècle sépare la nef du transept et
du chœur. Dans ce dernier, on peut notamment admirer les stalles en chêne sculpté,
le maître-autel en marbre surmonté d’un grand Christ en croix, la chaire abbatiale
et l’aigle-lutrin. Le déambulatoire, dans lequel il ne faut pas manquer la châsse
contenant le crâne de saint Riquier, dessert plusieurs chapelles rayonnantes dont la
plus grande est dédiée à la Vierge Marie.
Les ailes de style classique qui
entourent l’église abbatiale ont été construites dans la seconde moitié du XVIIe
siècle sous l’abbatiat de Charles d’Aligre, puis restaurées au XVIIIe
siècle (après l’incendie de 1719) et à nouveau au XIXe siècle (après les
dommages consécutifs à la Révolution française et à une violente tempête qui eut
lieu en 1800). Avant la Révolution, elles constituaient les bâtiments conventuels
destinés à la vie quotidienne des moines (celliers, cuisines, réfectoire, dortoir,
infirmerie...). Au XIXe siècle, après leur restauration, les ailes furent
utilisées par le petit séminaire. On y trouve aujourd’hui des salles d’exposition,
des salles de séminaire et un théâtre dédié aux spectacles vivants.
Le logis abbatial, c’est-à-dire la demeure réservée à l’abbé, a lui aussi été
construit sous l’abbatiat de Charles d’Aligre. Il servit à l’origine à remplacer
l’ancien logis abbatial, aujourd’hui disparu, qui datait de la fin du XVe
siècle et se trouvait à l’emplacement du parvis actuel, devant l’église abbatiale.
Acheté en 1791 par l’abbé Callé, curé de Saint-Riquier, le logis abbatial fut
utilisé au XIXe siècle par le petit séminaire. La chapelle de ce dernier
fut d’ailleurs édifiée au sud de celui-ci, au début des années 1860, mais elle a été
détruite en 1974 pour redonner toute sa perspective à l’abbaye. Le logis abbatial
accueille aujourd’hui une annexe de la Bibliothèque départementale de la Somme.
Trois bâtiments datant du XIXe siècle sont visibles dans le parc arboré qui entoure l’abbaye. Celui qui se trouve dans le prolongement de l’aile orientale fut construit pour les besoins du petit séminaire. Les deux autres bâtiments sont des granges picardes qui proviennent d’Omécourt, dans l’Oise, et ont été reconstruites dans les années 1980 en respectant les matériaux et les techniques du XIXe siècle (pierres, briques, bois, torchis, chaux et tuiles plates). Avec leurs différents outils et instruments d’autrefois, elles permettent d’illustrer la vie rurale, agricole et artisanale en Picardie à cette époque.
Au détour d’une promenade, on peut y admirer les granges picardes, les « petites écoles » et le mur d’enceinte formant un jardin arboré carré presque fermé. Sur environ 3 hectares sont plantés 300 arbres fruitiers : pommiers, poiriers, cerisiers, pêchers, pruniers mais aussi châtaigniers, noyers et noisetiers, ainsi qu’une centaine d’arbres d’ornement. Le parc et les granges abritent également des œuvres d’art, notamment à l’occasion des expositions d’art contemporain ou à titre durable.
Haut lieu de rayonnement religieux,
culturel et intellectuel depuis le Moyen Âge, l’Abbaye continue d’incarner cet
héritage en accueillant entre ses murs le Centre culturel, propriété du Conseil
départemental de la Somme depuis 1972.
Lieu d’excellence et vitrine de
l’ambition du Département à porter une politique culturelle accessible à
l’attention de tous les publics, ce site patrimonial propose une saison
culturelle départementale à la croisée de l’ensemble des champs de la création
artistique : expositions temporaires, visites guidées, résidences d’artistes,
concerts, spectacles, ateliers de pratique artistique et des événements tout au
long de l’année.
Depuis 1985, le Festival de Saint-Riquier, rendez-vous
incontournable de la vie culturelle dans la Somme, réunit un large public à
travers une programmation éclectique : musique classique, chanson française,
jazz, musiques actuelles. Ce festival porte l’exigence artistique à travers une
programmation professionnelle et le soutien à l’émergence des jeunes talents
samariens.
Durant la haute saison (du
1er avril au 31 octobre), la commune permet l'accès libre à
l'église-abbatiale du lundi au samedi, sauf jours fériés, de 10h00 à 12h00 et de
14h00 à 17h30, et le dimanche de 14h00 à 17h00. En revanche, celle-ci est fermée au
public en basse saison (du 1er novembre au 31 mars). La messe dominicale
est célébrée les dimanches à 11h00.
L'église étant paroissiale, aucune visite n'est possible pendant les offices
(messes, deuil, mariages, baptêmes...)
Tarifs :
• Tarif plein : 6 €
• Tarif réduit : 4 € – Tarif applicable sur présentation d’un justificatif aux
18-25 ans, minima sociaux, personnes en situation de handicap titulaires d’une
carte, groupes de plus de 15 personnes
• Gratuité applicable aux moins de 18 ans, étudiants, guides conférenciers,
professeurs détenteurs du Pass Education, assistants familiaux et enfants confiés,
conseillers départementaux
• Pass annuel illimité : 30 €
Horaires valables du 1er octobre 2025 au 31 mars 2026
Du lundi au vendredi : 9h-12h / 14h-17h
Samedi : 10h-12h / 13h30-17h30
Fermé le dimanche
Du 2 Avril au 29 Octobre 2025,
tous les mercredis à 14h00
8€ / 5€*(* sous conditions)
1h00
Partez en déambulation dans le parc de l’Abbaye à la découverte de cet écrin de verdure de quatre hectares ! Une occasion privilégiée de découvrir l’aménagement de ces espaces naturels tels que les anciens vergers, les carrés potagers, l’hôtel à insectes mais aussi l’allée de la méditation surnommée « la cathédrale verte ». Voyagez au coeur d’un lieu unique mêlant sérénité, nature et biodiversité !
Plus d'infos ici.
Du 1er avril au 30 septembre 2025 du mardi au samedi à 10h30, 14h30 et 16h00
le dimanche à 14h30 et 16h00
Du 1er octobre 2025 au 31 mars 2026 le samedi à 10h30, 14h30 et 16h00
10€ / 7€* / gratuité* (* sous conditions)
1h00
De l’Abbatiale et son trésor aux anciens bâtiments conventuels, en passant par l’ancien cloître et le petit séminaire de style néo-classique, plongez dans l’incroyable et mystérieuse histoire de cette Abbaye bénédictine au passé millénaire. Une visite à 360 degrés pour tout savoir sur ce site patrimonial d’exception !
Plus d'infos ici.
Saint-Riquier est situé à 10 km d’Abbeville et à 25 km de la Baie de Somme.
Depuis Amiens ou Abbeville, via l'A16
sortie 22
Parking possible sur le parvis de l'abbaye, place de l'église, juste en face du
centre culturel
Le Département a rénové la section
Abbeville / Saint-Riquier de la « Traverse du Ponthieu », soit un linéaire de 10 km
de piste cyclable rénovée et sécurisée.
L’Abbaye de Saint-Riquier devient ainsi facilement accessible en vélo depuis
Abbeville, et donc en train + vélo via la gare d’Abbeville.
L'abbaye de Saint-Riquier dispose d'équipements adaptés pour l'accessibilité aux personnes à mobilité réduite